« Bruxelles vs GAFA, le match ne fait que commencer »
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Conférence de presse de la commissaire européenne à la Concurrence, Margrethe Vestager, sur les accusations portées par Bruxelles contre Apple concernant sa solution de paiement en ligne, Apple Pay. Bruxelles, le 2 mai 2022. KENZO TRIBOUILLARD / AFP
Depuis l’invention de la carte de crédit en 1967, les paiements sont devenus plus faciles. Désormais, il suffit de sortir le téléphone. Ce n’est plus une banque réglementée par l’État en charge, mais un fabricant de téléphones. Mon nouvel iPhone me reconnaît, a mes coordonnées bancaires, et il vous suffit de l’approcher du terminal de paiement pour enregistrer la transaction. Bientôt, cet effort intense ne sera peut-être plus nécessaire, et un clin d’œil ou une simple phrase suffira. Et les propriétaires de ces échanges virtuels s’appellent Apple et Google.
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Lundi 2 mai à Bruxelles, la commissaire européenne à la Concurrence Margrethe Vestager a accusé Apple d’empêcher ses concurrents d’utiliser son système de paiement sans contact. Par conséquent, les utilisateurs de deux applications populaires, PayPal ou Square (aujourd’hui Block), ne peuvent pas utiliser le système sans contact d’Apple, qui est réservé uniquement à la solution maison Apple Pay. Après l’enquête ouverte en 2000, le comité a formellement exprimé son mécontentement à l’égard de l’entreprise californienne, qui doit répondre. Face à la menace d’amendes qui pourraient se chiffrer en milliards de dollars.
Armes législatives
L’énergique commissaire danois poursuit donc sa croisade contre les géants américains de l’internet accusés d’utiliser leur domination pour étouffer ou du moins asservir la concurrence. Dans une affaire parallèle, Apple est accusé de contrôler l’accès à des millions d’applications sur ses téléphones, des jeux vidéo à l’écoute de musique, et de prélever une commission de près de 30 % sur les transactions effectuées. Il s’agit d’un pouvoir monopolistique intégré verticalement, de la téléphonie à la musique, en passant par les plateformes d’achat ou de paiement.
Le droit de la concurrence peut-il réussir à freiner l’appétit de ces géants ? Ils objectent que les consommateurs peuvent choisir un autre téléphone et que leur système fermé est un gage de sécurité. Plus important encore, ils pensent qu’ils sont les seuls à avoir autant investi dans la technologie et qu’ils fournissent la solution la plus efficace. C’est en partie vrai, mais ce n’est pas une raison pour renoncer à la liberté. Ensuite, le processus est si long et leurs avocats sont si enthousiastes qu’ils savent tergiverser sans fin.
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C’est pourquoi Bruxelles a finalement retiré ses armes législatives en mars, proposant une régulation spécifique des grandes plateformes telles que Google, Apple, Facebook ou Amazon pour les obliger à assurer un accès égal à leurs concurrents. Le Parlement européen et les pays doivent décider. La souveraineté numérique en Europe est un sport de combat, et la bataille ne fait que commencer.
SOURCE : iPhoneforum.fr
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